Le voyant serait donc cet être doué d’un sixième sens, c’est-à-dire d’une faculté supplémentaire lui permettant de sonder l’avenir grâce à certaines sensations que ne reçoivent pas les autres hommes ou femmes.
La voyance ne s’apprend pas
Elle ne s’appuie sur rien, et ne comporte aucune règle ; c’est un phénomène rarissime et difficile à expliquer. En tout cas, les thèses sur la voyance sont diverses et contradictoires.
On peut constater que ce sixième sens s’ajoute à une ou plusieurs fonctions naturelles, leur conférant ainsi de nouvelles aptitudes.
Par exemple, ce sixième sens ajoute à la perception directe la possibilité de voir des clichés, des images qui viennent s’inscrire dans mon champ visuel. Parfois encore, c’est comme un film qui se déroulerait à l’intérieur de moi-même. C’est ainsi que m’apparaissent les évènements qui ont leur place dans le futur. Ces clichés sont très nets, rarement symboliques. Ils offrent également une représentation directe.
Le voyant entend
Si la vision est symbolique, il m’arrive parfois de commettre une erreur d’interprétation. Dans ce cas, avant même que j’ai eu le temps de traduire cette vision à mon client, quelque chose se déclenche en moi et une voix me signale mon erreur et la corrige. Cette voix se manifeste au moment précis où, ayant reçu le cliché symbolique, je veux en tirer le sens réel et le communiquer à mon interlocuteur.
Les deux opérations se font alors simultanément. La voyance, subrogée à ma pensée, entraîne la traduction. Si tout ou partie de la phrase est erronée, la “voix intérieure”, vient à la rescousse infailliblement. Cette voix, comme je l’ai maintes fois expliqué, a le timbre de ma voix, pas celui que je perçois moi-même, mais celui que les autres sont à même de recevoir. Il est bien connu que si l’on enregistre sa voix, elle paraît différente et l’on est étonné en l’écoutant. On ne la reconnaît pas.
Ainsi en consultation, c’est toujours le timbre de ma voix enregistrée que je distingue ; elle est mon guide. Mais je n’ai pas toujours su cela. Autrefois je pensais qu’elle pouvait être celle d’une puissance tutélaire. J’ai longtemps cherché à comprendre d’où elle me venait, et à découvrir le visage sous lequel elle pouvait bien se manifester. Bien sûr, je ne trouvais pas. C’est en écoutant un jour une bande enregistrée par l’une de mes clientes, que la révélation s’imposa.
Cette profession nous expose aussi à entendre le récit des malheurs d’autrui. Certaines personnes que je vois ou entends pour la première fois me parlent comme si elles avaient affaire à un ami de toujours, car nous sommes leurs confidents aussi.
Le voyant a un don et il ne peut que s’y soumettre
Ainsi que je l’ai déjà dit, je ne fais appel à aucune méthode ni à aucune technique. Ce don exerce sur moi sa domination, et je ne puis que me soumettre. A chaque consultation, tout est nouveau. Je ne sais jamais ce qui va se passer et je ne répète jamais les mêmes choses. A savoir qu’au moment de la consultation, j’ai le trac pendant quelques secondes.
Mais le client ne peut s’en apercevoir. C’est un trou noir durant lequel il ne se passe absolument rien en moi. Mon cerveau n’émet rien et ne reçoit rien. On pourrait dire que je cesse de vivre avant chaque consultation. C’est toujours un moment pénible. Puis au bout de quelques secondes, comme par un coup de baguette magique, je retrouve toute ma lucidité, et mes fonctions vitales. Je commence alors ma consultation.
Je ne vis pas les mêmes sensations, je ne suis pas envahie par des rêves chimériques, mais j’ai une clarté intérieure pour aider mes semblables à résoudre leurs problèmes. Et c’est merveilleux. C’est mon univers à moi…
J’espère qu’en lisant ma définition personnelle de ce “qu’est un voyant ou une voyante” vous en saurez davantage et que vous découvrirez ce qu’est réellement un voyant ou une voyante au XXIe siècle, et non pas ce personnage à figure de fakir qu’on a trop complaisamment dépeint depuis des siècles.